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Sylvie , la pasionaria du droit au logement

Article proposé le jeudi 26 juillet 2007, par Emmanuelle Deleplace


Militante communiste, présidente de l’association Bell’Arc-en-ciel, animatrice du collectif SOS expulsion, puis de la coordination toulousaine pour le droit au logement décent pour tous, soutien sans faille des Enfants de Don Quichotte, Sylvie Torres, 53 ans, n’est jamais aussi heureuse que dans la lutte.

Le militantisme pour Sylvie c’est génétique. Avec une mère convertie au protestantisme et un père communiste et résistant, Sylvie est tombée dedans toute petite. A 14 ans déjà, elle manifeste contre la guerre du Vietnam à Tarbes. Quand elle arrive à Toulouse en 1970, elle s’inscrit immédiatement aux Jeunesses communistes, puis à l’Union des étudiants communistes (UEC), sans oublier le puissant syndicat étudiant UNEF.

« Les années 70 furent les meilleures années pour le militantisme », commente Sylvie, un brin nostalgique. Avec son mari étudiant marocain, elle s’engage dans les mouvements autour de l’immigration dans le quartier de Bagatelle. Et ce n’est pas la naissance d’Aïda en 1974 qui arrêtera Sylvie. La petite fille aura participé en quelques années à bien plus de manifestations que la moyenne des Toulousains en toute une vie. Elle est comme ça, Sylvie, entière et convaincue.

En 1980, elle part s’installer au Maroc, convaincue aussi qu’elle y fera sa vie. « Là j’étais bien obligée de mettre mon activisme entre parenthèses. Dans ce régime policier j’ai appris à être méfiante, à fermer les fenêtres avant de parler politique dans mon appartement. » Mais le couple se déchire et Sylvie revient s’installer en France avec ses deux enfants. Elle s’installe au Mirail par choix, et reprend rapidement contact avec le PC.

Elle devient l’une des animatrices du collectif anti-expulsion, la cellule de choc que les locataires acculés appelaient au secours à l’arrivée des huissiers. Elle s’investit également dans le collectif d’habitants qui s’est battu en 94-95 pour que tous les locataires de Midifac soient relogés. Elle milite aussi avec la Cimade pour le maintien à l’hôtel des familles sans papiers en 2006. « La question du logement m’a toujours préoccupée parce que sans logement on n’est rien, on ne peut pas se construire ». Une conviction encore renforcée cette année par son soutien quasi quotidien aux Enfants de Don Quichotte, installés sur les allées François Verdier.

En 98, Sylvie décide de poser définitivement ses valises au Mirail en achetant un appartement à la Reynerie. Un an après, elle assiste à la mort tragique du jeune Pipo. Avec une autre militante communiste, elle lance un appel aux femmes du quartier. C’est ainsi que naît le Mouvement des femmes [1], un mouvement très actif pendant deux ans sur le Mirail.

A la demande des femmes du quartier, le collectif a fini par se transformer en association, l’association Bell’Arc-en-ciel, un lieu de rencontres, d’échanges, d’initiatives et de solidarité créé par et pour les femmes. Le Mouvement des femmes a été mis en sommeil mais il n’est pas mort. « On le réactive de temps en temps sur des problématiques plus politiques auxquelles l’association ne pourrait pas bien répondre. » Ainsi, au printemps 2005 le Mouvement des femmes est allé défendre quatre jeunes injustement accusés d’avoir provoqué des émeutes.

Comment parler de solidarité au Mirail sans parler d’AZF. Au lendemain de l’explosion Sylvie s’est spontanément présentée à TO7, devenue le QG de l’entraide de la Reynerie. C’était un samedi. Sylvie ne s’est pas présentée à son travail avant le mercredi, trop occupée à aider ses voisins. Quelques temps après Faïza se présente sans papiers, sans logement mais avec deux enfants sous le bras à la permanence de Bell’Arc-en-ciel. Alors Sylvie lui ouvre les portes de son appartement. « C’était encore tout cassé par l’explosion mais on s’est serrés le temps qu’on nous répare les fenêtres ». Aujourd’hui Faïza a obtenu ses précieux papiers et habite toujours chez Sylvie.

L’association toulousaine des Enfants de Don Quichotte a été crée par cinq jeunes qui se sont rencontrés sur le site internet de l’association parisienne. L’un d’entre eux était impliqué dans des réseaux militants. C’est ainsi que le 31 décembre, Sylvie s’est retrouvée avec une poignée d’autres camarades pour organiser l’installation commando du 2 janvier. C’est même elle qui a proposé les allées Verdier, plus facilement exploitables pour du camping sauvage que les bords de Garonne.

L’an dernier, Sylvie a quitté son travail à France Telecom pour tenter de monter une société de nettoyage industrielle écologique sous forme de SCOOP (société coopérative). Depuis mars 2007 sa société Netsoléco intervient dans les zones industrielles qui entourent le Mirail. « Le seul type de travail qui existe pour les gens du quartier peu diplômés c’est le nettoyage. Mais aujourd’hui ce secteur est aux mains de « négriers ». J’aimerais prouver qu’on peut faire du nettoyage de qualité en étant respecté et correctement rémunéré ».

Aujourd’hui Sylvie est gérante bénévole de Netsoléco. Si l’activité se développe elle se salariera. En attendant elle peut militer toute la journée. « Un vrai bonheur » concède-t-elle.

Notes

[1Mouvement des Femmes du Mirail (NDLR)

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4 Messages

  • Bonjour !je me permet de rectifier comment le mouvement des femmes a ete cree !au deces de notre PIPO !on se retrouver devant le local de la police de proximite pour comprendre ce qui venait de nous arriver et notre EX ilotier CHRISTIAN peut en temoigner !toutes les mamans etaient concernees par ce deuil car notre PIPO etait tres respectueux et surtout il usait de sa gentillesse pour nous apprivoiser !TU NOUS MANQUES PIPO !ON T AIME !!Ce mouvement a ete recuperer politiquement et je certifie sur l honneur que SYLVIE TORRES ne faisait pas partie de notre mouvement des femmes cree au deces de notre PIPO !!et bien d autres comme moi en temoigneront !YVELISE reynaise d adoption 1977 pour que la verite soit faite !

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  • le mouvement des femmes etait un travail sur le terrain qui consistait a aider les jeunes de notre quartier avec des femmes qui faisaient du porte a porte et organisaient des thes verts a la menthe pour venir au secours des familles !ce mouvement se constituait de meres de familles !on ne t a jamais rencontrer sylvie a ces reunions ????ce mouvement nous appartient nous femmes de la reynerie et a aucun partie politique !ce mouvement va renaitre de ces cendres et esperons que nous aurons l occasion de te voir sylvie pour t expliquer !merci a vous et que la verite nous revienne !

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  • j ai fait partie de ces femmes qui ont monte le mouvement des femmes a la reynerie et suis consternee de lire que c est d autres qui l ont fait car le mouvement s est dissout suite a mon depart de ce quartier et surtout sylvie ne connaissait pas notre pipo !elle a simplement voulu recuper ce mouvement en politique !la generation pipo ne connait pas non plus cette sylvie car mon fils en fait partie de cette jeunesse blessee en 1998 !

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  • Immigration : du bon sens !

    19 octobre 2007, par Gilbert

    Le projet de permettre la libre immigration est DEMENT, STUPIDE , ABSURDE, vue l’énorme pauvreté et les difficultés dans lesquelles se débattent une majorité de gens d’ici français ou non, de toute origine, peu importe.

    Le bon sens populaire est clair : pour balayer la rue, balaye devant ta porte. Donnnons du travail d’abord à tous ceux qui sont ici (sans aucune distinction d’origine, car JE NE SUIS PAS RACISTE), en obligeant les entreprises à réorganiser les plans de charges de façon à rendre certains emplois moins pénibles, en augmentant les salaires des emplois dont, soit disant, personne ne veut, avant de faire venir de la main d’oeuvre étrangère qui soit sera chômeuse elle-même, soit occupera l’emploi de quelqu’un d’ici, (de toute origine, religion, je m’en fous, JE NE SUIS PAS RACISTE.

    Avec 12 millions de personnes dans une situation intollérable en France, le devoir d’un pays est de s’occuper d’abord de ses membres dans de grandes difficultés (dont les jeunes des cités, dont les étrangers déjà présents), avant d’avoir recours à la main d’oeuvre étrangère.

    C’est comme si dans ta famille ton fils peine à l’école et que tu passes tes soirées à aider le fils du voisin !

    Je suis dans un emploi aidé avec 900 euros par mois, et il y en a des millions comme moi. Je compte à l’euro près, j’hésite à prendre un café dans un bar. Si tu appelles cela surconsommer !

    Quant au pillage des pays pauvres, je n’en vois pas la couleur ! Ce sont des gens comme Attali (voire es dernières propsitions de la Commision Attali, Lamy (président de l’OMC) et Stass-Khann(président du FMI) : trois socialistes qui pillent ces pays pauvres. Avec l’aide des ultralibréaux évidemment.

    Et ce sont uniquement les gens comme moi qui doivent partager le peu que l’on a avec tous ces gens que vous nous envoyez des pays du Sud, car ceux qui décident de l’immigration vivent à l’abri dans des getthos de riches.

    Alors cela suffit de se faire culpabiliser par un parti socialiste qui de 1981 à 1986, de 1988 à 19992 puis de 1998 à 2002 a envoyé les armées françaises soutenir des dictatures et a continué à piller les richesses de ces malheureux (par l’intermédiare de Total et consort), malheureux qui s’ils pouvaie garder leurs richesses, pourraient enfin battir une vie paisible chez eux !

    Que celui qui participe aux collectifs anti expulsion , réponde franchement, prendrais tu chez lui, à ses frais juqu’à ce qu’ils trouvent du travail et d’autre part, chercherais tu du travail pour un ou deux immigrés clandestins ?

    Si oui, alors il n’es pas censé mais peu être serait tu respectable. si c’est non , alors c’est dans ma cité qu’il me l’envoie, et tu n’est pas honête.Car on ne fait pas la charité avec l’argent des autres.
    Arrêtez l’hypocrise, il faut parler vrai maintenant !

    Et on est pas de droite , on a fait la manif le 18 octobre 2007 et toutes celles du CPE.

    Vous autres mondiaux-accueilleurs n’avez pas le monopole de l’antilibéralisme ni de l’amltermondailisme !

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