Marcel Llabres, animateur de l’association de soutien aux sans papiers « Ouvriers, gens d’ici » n’imaginait pas que ses enfants ne puissent pas côtoyer au quotidien à l’école les enfants dont il soutient le maintien sur le territoire français.
Cet engagement ne s’est pas fait sans mal : il a d’abord fallu convaincre sa compagne, puis affronter les critiques familiales. Et si aujourd’hui Michel, Alice et Gabriel, respectivement en 5e, CM2 et CE1 sont les seuls « petits blancs » de leur classe, les enfants ne regrettent pas le choix de Papa. « Ici c’est chez moi et à l’école aussi », commente Alice.
Michel ne quitterait pour rien au monde l’établissement scolaire où il retrouve tous ses voisins. Quand il a reçu des coups de fil de menace l’an dernier, le principal a immédiatement proposé de le changer d’établissement, mais Michel n’a pas voulu en entendre parler.
« C’est vrai, reconnaît Marcel, que les problèmes ici tournent vite à la violence mais est-ce vraiment différent ailleurs ? Et je sais qu’ici l’équipe éducative est d’une fermeté absolue tout en laissant la police aux portes de l’établissement. L’an dernier plus de 30 conseils de discipline se sont tenus au collège Reynerie. »
« Les adultes sont extrêmement présents. Quant au niveau scolaire, je pense que quand on peut suivre la scolarité des enfants il n’y a pas de problème. Je pense également que les enfants en difficulté sont mieux accompagnés ici car on bénéficie des moyens de la ZEP qu’on ne trouve pas ailleurs. »