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Quartier Reynerie : Rue ou Boulevard ?

Un axe structurant ou bien déstructurant !

Article proposé le mercredi 13 février 2008, par Jean Marc Izrine


Dans le cadre de l’avancée des travaux, liée au Grand Projet de Ville, on peut se faire une idée de la future configuration du quartier. En effet, à la périphérie de celui-ci, au rond point de l’avenue de Reynerie et de l’angle de Satie, un goulot d’étranglement a été aménagé afin de ralentir le trafic ; il en est de même à l’opposé, sur l’avenue en face du géant Casino où aux heures de pointes, on assiste à la création de bouchons.
En suivant, il est prévu qu’un nouvel axe routier traverse de part en part le quartier de Reynerie, en passant ainsi à quelques mètres du lac.

Il y a quelques années, le Conseil Municipal a voté ce projet avec pour dénomination : « Boulevard urbain ». Devant le tollé que ce terme a généré chez les habitants du quartier, cet axe routier a été minimisé par les représentants institutionnels, promoteurs du projet et le terme de rue a été employé. Cependant, « le boulevard urbain » n’a jamais été remis officiellement en cause dans les Conseils municipaux qui se sont tenus depuis. On peut donc se demander de fait sur quel projet nous allons.

En effet en traçant cette voie directe qui part du rond point situé en sortie de la rocade, côté Mirail Université, pour rejoindre Basso Cambo, il paraît évident que les automobilistes pressés vont s’engouffrer dans cette nouvelle voie, générant ainsi une pollution sonore et de l’air dont ce quartier avait été épargné, jusqu’à maintenant. Il y a fort à parier que les hérons qui se promènent sur la berge du lac seront les premiers habitants à fuir la pollution.

Deux projets de société possible mais très différents

Le projet urbanistique présenté a pour vocation d’établir un maillage pour désenclaver le quartier. Celui-ci semble d’une banalité à toute épreuve, se calquant sur les concepts à la mode des cabinets d’urbanisme, peu enclins aux concepts originaux : le « maillage » : terme « hautement technique » signifie que l’on rajoute une rue au bout d’une rue déjà existante et le « désenclavement » revient à faire passer du monde au travers d’un quartier comme le nez au milieu de la figure.

On peut donc s’interroger sur l’intérêt d’un tel projet ? Est-il sécuritaire car il permet à la police d’arriver sur les lieux plus rapidement ? Est-il social car sous couvert de « mixité » on déplace la frontière entre les immeubles jugés criminogènes et la construction de petits collectifs destinés au logement social des classes moyennes avec l’aide du 1% patronal ? Ou bien est-ce pour faire plaisir aux patrons du BTP qui vont en tirer source de profit ?

C’est probablement un mélange des trois qui a motivé ce choix.

Le projet proposé est-il fiable ?

  • Cette voie agrandie qui arrive jusqu’à la place Abbal se rétrécira obligatoirement entre les bâtiments commerciaux, le métro et le lac, ce qui entraînera un goulot d’étranglement naturel et un allongement de voitures à la queue leu leu.
  • Les riverains des Résidences du Lac et de Cambert en passant par les ateliers d’artistes vont être confrontés à un passage incessant sous leurs fenêtres.
  • L’implantation de commerce le long de cet axe va-t-il vraiment stopper les automobilistes pour faire leurs courses sur le quartier ?

Pourtant l’atout de ce quartier n’est il pas sa résidentialité, son côté paisible ? un site exceptionnel et unique sur la ville de Toulouse avec son lac, son parc et son château ainsi qu’une ligne de métro efficace qui relie le quartier sans encombre au reste de la ville ?

Le problème du quartier n’est pas son enclavement mais la question des misères sociales que subit une part importante de ses habitants et cela ne se traite par la construction de rues à tous les coins de rue.

Prenons un site comme le lac de Flourens. Y a-t-on fait passer la route de Castres à quelques mètres des rive du lac. Bien sûr que non ! Au contraire tous les aménagements on été conçus pour accueillir sur cet espace public, riverains et promeneurs dans un cadre tranquille, convivial, serein et reposant. Pourquoi ne pas prendre exemple dessus ?

Les choix entre deux projets d’aménagement antagoniques mériteraient un vrai débat démocratique qui n’a pas eu lieu. Peut-être est il temps que les riverains concernés donnent de la voix contre la voie.

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