Chérif vit en France depuis plusieurs années. Ce maçon de 46 ans est sans papiers.
Il parle de son expérience d’ouvrier aux prises avec les contrôles policiers.
« On part travailler le matin entre 6 heures 30 et 8 heures. La police s’installe autour du Mirail et contrôle les papiers des ouvriers. Pourtant ce sont les ouvriers qui construisent le pays, on a des enfants, on appartient au pays. La police doit nous protéger, on veut la sécurité pour nous, pas contre nous. »
Une situation malsaine s’installe dans les chantiers. Lorsque la police vient, elle ne contrôle pas les contrats de travail mais uniquement les papiers. « La semaine dernière, un maçon Tunisien très qualifié a été arrêté devant chez lui. Nous on veut se battre pour la France. On veut le respect pour les ouvriers, on fait partie du peuple français. On a une image du sans-papiers voyou, alors qu’il se lève à 6 heures du matin pour aller travailler. »
Cette crainte collective des contrôles a aussi des conséquences directes sur l’offre du travail : les artisans hésitent à embaucher, les ouvriers doivent chercher du travail de plus en plus loin, à Luchon, Carcassonne, multipliant ainsi les risques d’être contrôlés sur le trajet. La précarité du travail et du statut s’alimentent mutuellement.
Chérif
RSS 2.0