Chirac a-t-il décidé de cohabiter dans les faits avec Le Pen ?
Un an après les manifestations anti-Le Pen, où êtes-vous ? Que dites-vous ? Avez-vous changé d’avis ?
Pensez-vous que la politique proposée par Le Pen doit être mise en place par Sarkozy ?
Le vote pour Chirac vous a-t-il rendu muets, complices ?
Cette passivité permet la politique extrémiste de Sarkozy.
La politique du gouvernement et de Sarkozy c’est :
- Mise en place de charters pour expulser massivement et faire peur aux ouvriers ;
- Contrôles et rafles incessants ; expulsions qui brisent la vie des gens ;
- Refus de considérer le travail fait ici : les ouvriers sans-papiers du bâtiment, de la restauration, du nettoyage, de l’agriculture…sont de nouveau traités de « clandestins », « d’immigrés », d’étrangers à la France, d’ennemis du pays ;
- Maintien de l’odieuse « loi des 10 ans » de Jospin/Chevènement, loi qui dit que tu dois travailler 10 ans sans droit et sans te faire expulser, pour espérer avoir peut-être les papiers ;
- Modifications des lois (celle de 45 et le code civil) qui a pour but de faire passer toute personne n’ayant pas la nationalité française comme un suspect, un tricheur, un délinquant ;
- Refus faits aux ouvriers sans-papiers et à leurs familles de se soigner et de se loger correctement ;
- Fichages massifs des gens qui hébergent des étrangers qui viennent visiter la famille ou des amis ; fichages des gens dés le dépôt de demande de visa ;
- cartes de résidents de 10 ans de moins en moins délivrées au profit de cartes temporaires qui aggravent la précarité ;
- on arrête là, car la liste est encore longue…(nous avons étudié les nouveaux textes et directives de Sarkozy et nous sommes prêts à en discuter avec qui le veut…)
Pendant les mois d’avril, mai, juin 2002, pendant les élections, nous avons dit partout, à tous ceux qui voulaient bien l’entendre, que contre la politique lepéniste, il faut se battre comme nous le faisons : Pour la France pour tous ceux qui l’habitent ; Pour que soit inscrit dans la loi et dans la constitution que « quiconque vit ici, travaille ici, est d’ici » ! Pour que soit mise en place immédiatement une régularisation sans condition de tous les sans-papiers ! Si ce n’est pas cette politique qui se fait, alors c’est la politique d’une France haineuse, de persécution, anti ouvrière, anti populaire. Un an après, regardez les faits. En vous en remettant à Chirac, nous avons eu Le Pen.
Ne rien dire, ne pas prendre position, ne pas se mettre du côté des ouvriers sans-papiers qui se battent pour les droits pour tous les ouvriers, c’est accepter la politique de Le Pen, qu’elle soit appliquée par Sarkozy ou par Le Pen lui-même. C’est attendre dans le silence les rafles massives, c’est laisser faire la persécution au quotidien. C’est laisser se mettre en place une politique extrémiste contre les gens les plus pauvres.
Au « Rassemblement des sans-papiers, ouvriers, gens d’ici, et leurs amis », vous le savez bien, on ne se décourage pas aussi vite car on ne compte pas sur les partis, mais sur nous-mêmes. Si vous voulez agir, vous aussi, vous le pouvez :
Nous avons des propositions concrètes d’organisation et d’actions pour qui veut rejoindre cette bataille pour les droits pour tous ! venez en débattre au
RASSEMBLEMENT-DEBAT
LE SAMEDI 14 JUIN A 17H00,
PLACE DU CAPITOLE .
Notre bataille est porteuse de réelle démocratie, car elle est pour tous ceux qui vivent et travaillent ici ; elle est pour que le travail des gens soit considéré et donne des droits ; elle est contre le mépris et pour le respect de chacun, quelque soit sa situation de papiers ou de moyens financiers.
Le Rassemblement des Sans-papiers, ouvriers, gens d’ici, et leurs amis
Pour nous contacter : Tous les dimanches de 11h à 12 au marché Saint-sernin ; Tél. : 06-13-06-94-62 ;
Mél :Ouvriers.Gens.d.Ici wanadoo.fr
LA POLICE NE DOIT PAS ALLER CHEZ LES GENS QUI N’ONT COMMIS AUCUN DELIT !
Toulouse, le 31/05/2003
« La police est venue chez moi, dans le quartier populaire où j’habite. Je n’y étais pas, j’étais au travail, sur le chantier. Ils ont demandé à mon épouse nos passeports et ils lui ont dit que je devais leur téléphoner à mon retour. Dés mon retour je leur téléphone, ils me disent qu’ils font partie de la police aux frontières (PAF), et que je dois me rendre le lendemain à 9h00 à Blagnac, à l’aéroport. Je leur réponds que je ne peux pas m’y rendre. Mon beau-frère, qui est résident, leur parle : les policiers lui disent de me mener le lendemain à Blagnac, que je ne risque rien, que je reste 1 heure ou 2, et qu’après je peux repartir. Je ne savais plus quoi faire, j’ai appelé mes amis du « Rassemblement des sans-papiers, ouvriers, gens d’ici, et leurs amis ». Ils m’ont dit de ne pas m’y rendre, ils ont parlé à mon beau-frère qui lui pensait que je ne risquais rien. Il a bien compris ce qui se passait. Le lendemain il s’est rendu sans moi à la PAF à Blagnac. Les policiers lui ont dit que si j’étais venu, ils m’auraient expulsé, moi et toute ma famille, que je n’avais pas le droit de rester ici, et que la prochaine fois ils emmèneraient toute ma famille (ma femme, moi, et mes 3 enfants).
J’ai été voir une assistante sociale de mon quartier pour lui expliquer ce qui s’était passé. Elle m’a dit que c’était mieux que je quitte la France, qu’ils vont venir prendre mes enfants à l’école. Elle m’a demandé comment je vivais ici depuis 4 ans avec ma famille, elle pensait que j’étais un voleur ou un criminel. Je lui ai répondu que la Préfecture a refusé de me régulariser, que je travaille dans le bâtiment, sans-droit, mais que je travaille dur. Elle ne m’a pas cru, elle m’a dit : montre moi tes mains ! je lui ai montré mes mains en lui disant que je suis un travailleur, pas un criminel. Quand elle a vu mes mains, elle s’est excusée. Suite à ça, ma femme n’a pas dormi 3 nuits de suite, elle n’a pas envoyé les enfants à l’école de peur que la police les emmène, j’ai même changé de logement ».
Ce que je pense de tout ça, c’est qu’il faut se rassembler, manifester pour changer cette mauvaise loi qui refuse les papiers aux gens qui vivent et travaillent ici ; contre l’expulsion qui du jour au lendemain brise la vie des gens. Il faut continuer tout ce travail avec le Rassemblement.
Il faut dire à tout le monde que la police n’a pas à aller chez des gens qui n’ont rien fait de mal, qui n’ont pas commis de délit. La police ne doit pas être là pour persécuter les gens et leur faire peur, mais pour protéger ceux qui ne font rien de mal contre les autres.
Il faut empêcher cette politique de contrôles et de rafles. Le gouvernement veut que ça devienne normal d’aller chercher des gens chez eux et de remplir ainsi des avions, des charters. Les sans-papiers ne sont pas des criminels, ce sont des ouvriers du pays. Ils nous tapent dessus car nous n’avons aucun droit ; quand il se passe quelque chose de grave dans le quartier, la police ne vient pas ou difficilement ; pour embarquer un sans-papier, ils viennent de suite !
Quant à l’assistante sociale, je dirais qu’elle n’a pas à être un auxiliaire de la police ; elle n’a pas à dire où je dois vivre ou non ; elle n’a pas à me soupçonner sans rien connaître de ma vie !
Il faut être ami des sans-papiers, ne pas accepter ce que veut mettre en place Sarkozy et le gouvernement. Ils veulent avoir un accord et un silence des gens pour nous expulser. L’esprit de la loi de Sarkozy c’est de dire que les gens d’origine étrangère n’ont pas à avoir des droits ici, ou alors soumis à conditions. Quand on sait que beaucoup sont ouvriers, ont voit bien qu’ils veulent des gens qui travaillent sans aucun droit !
L’intérêt général c’est d’affirmer que celui ou celle qui vit ici, celui ou celle qui travaille ici, est d’ici !
Il ne faut pas entrer dans le jeu de la persécution, même involontairement. Mon beau-frère, il n’aurait pas discuté avec le Rassemblement, il m’aurait mené tout droit à l’expulsion ! il faut bien voir que la politique du gouvernement, c’est pas une politique pour les gens, qu’il faut s’en méfier, et que les promesses qu’il fait aux gens qui sont en règle, c’est pour leur faire accepter notre persécution, notre expulsion, et les en rendre complices. Après, ce sera leur tour !
AVEC OU SANS PAPIERS, IL FAUT MENER LA BATAILLE POUR LES DROITS POUR TOUS !
Le Rassemblement des Sans-papiers, ouvriers, gens d’ici, et leurs amis
Pour nous contacter : Tous les dimanches de 11h à 12 au marché Saint-sernin ; Tél. : 06-13-06-94-62 ;
Mél : Ouvriers.Gens.d.Ici wanadoo.fr Toulouse, le 16/05/2003