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Qu’entendons-nous par « militer » ?

Article proposé le mardi 28 août 2007, par Jean-Pierre Nizet, Marcel


Militer, pour nous, cela commence par cette conviction, celle d’une responsabilité partagée dans le champ de l’avenir, un avenir qui nous est toujours commun.

Militer, c’est refuser le « chacun pour soi, chacun chez soi », au contraire, sortir, se mettre en marche, accepter l’inconfort, la contradiction et prendre le risque de se jeter dans des combats plus amers que doux. Au nom de nos principes idéologiques, qu’ils soient religieux ou non, militer c’est aussi témoigner, créer, protester, transformer le monde qui nous entoure.

Ici au Mirail, c’est affirmer avec force que les habitants des quartiers populaires ne sont pas des citoyens de seconde zone. C’est dénoncer le ghetto qu’il soit social, politique ou religieux.

Démonter les discours qui tentent de nous faire accepter l’idée qu’ici nous ne serions pas vraiment en France, ce qui, du coup autoriserait la violence d’Etat.

Nous sommes le 14 juin 2007, jour de marché à la Reynerie. La place Abbal est encerclée par la police. Seules les personnes d’apparence étrangère, noires, maghrébines ou asiatiques, sont contrôlées.

Que les « gardiens de la paix » fassent leur boulot, c’est plus que souhaitable mais nous n’acceptons pas la stigmatisation de tout un quartier par ce type d’opération policière qui génère un profond mal-être auprès de la population. Pour exemple, lors d’une rencontre de parents d’élèves, plusieurs mères de famille nous confiaient avoir peur en voyant arriver la police.

Dénoncer le ghetto, c’est aussi dénoncer la ghettoïsation de la pensée. Certains reprochent aux associations sur le quartier de ne penser qu’à leur propre fonctionnement ou d’accueillir des personnes venant d’autres quartiers de la ville.

Dans le même ordre d’idée, les travailleurs sociaux sont accusés de ne pas vivre sur leur lieu de travail. Etrangement, ceux qui crient à l’apartheid nous enferment dans une logique territoriale et victimaire. Il y a ceux du dedans et du dehors.

Vivre dans un quartier populaire ne suffit pas à construire une identité, ce sont nos actions, nos engagements qui la forgent. Les militants « du dedans et du dehors » sont des femmes et des hommes de bonne volonté qui s’engagent pour un mouvement social réel et non pour une idéologie abstraite.

Enfin, pour nous, être militant c’est récuser toute idée de fatalité. Non le quartier n’est pas destiné à se dégrader jour après jour, à s’enliser dans le chômage, la violence. Une violence qui recouvre de nombreuses réalités et qu’il nous faut toujours surmonter.

Aux origines les militants étaient les militis (soldats) qui se battaient les armes à la main pour défendre leurs idées. Délaissant cette image guerrière, nous pensons que le militantisme comme travail en commun est aussi un principe d’amitié.

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