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Des mères disent stop à la violence

extrait du magazine le Sept 119, mai 2007

Article proposé le lundi 7 mai 2007, par Emmanuelle Deleplace


Elles vivent à Bagatelle et aiment leur quartier. Mais elles voudraient y vivre en sécurité. Après la mort du petit Bilal et de sa maman - décédés parce qu’un incendiaire avait mis le feu à un scooter dans leur cage d’escalier en septembre 2006 -, des mères du quartier se sont regroupées pour former le collectif « Stop à la violence » qui organisait sa première manifestation publique le 30 avril 2007 à la halle couverte de Bagatelle.

« Il y en a marre de se faire insulter. C’est normal que ça flambe parce qu’on a que ça pour s’exprimer… » En quelques minutes les jeunes ont lancé le débat. Un débat houleux tant ils n’étaient pas habitués au dialogue et tant la présence de cars de CRS à quelques mètres de la manifestation les rendaient nerveux.

Mais ils étaient venus en nombre, ces jeunes, pour débattre avec des moins jeunes, habitants ou militants associatifs, tous habités par la même envie : vivre en harmonie. « A votre âge, j’avais la haine comme vous, a expliqué Kader, mais quand on casse tout, c’est pas aux flics qu’on fait du mal, c’est à nos parents, à nos voisins. » Un jeune a expliqué que dealer ou voler c’était une nécessité car ils voyaient bien comment leurs mères galéraient pour s’en sortir. Auront-ils retenu la réponse de cette mère qui préfère galérer que pleurer parce que son fils est en prison ? Après le débat, d’autres jeunes sont venus sur scène montrer leurs talents : sport, chant, danse…

Epuisée à la fin de la journée, Kheria est contente. « Cela fait trois mois qu’on préparait cette manifestation. Plusieurs centaines de personnes sont venues cette après-midi, ça prouve que les gens ont envie de se bouger. On peut faire avancer les choses. »

Se bouger oui, cette brune énergique est capable de remuer les montagnes mais bouger non ! « A la naissance de mon quatrième enfant, je voulais un appartement plus grand. A cause du GPV, les habitants des immeubles à démolir étaient prioritaires pour les T4 dans le quartier, alors que moi, je ne l’étais pas. J’ai donc accepté de partir à Tournefeuille mais la veille du déménagement j’ai tout annulé. Je suis viscéralement attachée à ce quartier, c’est une famille, un petit village. »

Alors dans le petit village, les femmes, Kheria, Valérie, Marie-Charlotte, Nacera, Faiza, rejointes par un homme, Bollo, ont décidé de prendre leur avenir en main pour que la mort stupide du petit Bilal soit vraiment la dernière à déplorer. Ils organisent des discussions autour d’un café avec des parents dans les écoles, ou avec des habitants les jeudis matins à la Maison de quartier de Bagatelle. Et si leur parole était encore la meilleure arme contre la violence ?

L’association « Stop à la violence » a une adresse de mél : habitants.bagatelle voila.fr

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