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OU VA LA FRANCE SI LES GENS NE SE BATTENT PAS CONTRE LE CESEDA ET LA PERSECUTION CONTRE LES ETRANGERS ?

Déclaration d’un ouvrier sans-papier du Rassemblement

Article proposé le lundi 12 mai 2008, par Jean-Louis


RASSEMBLEMENT-DEBAT le samedi 24 mai,

15h00, Place Jeanne d’Arc

(métro Jeanne d’Arc – Ligne B)

La police est venue chez moi, à 7 heures du matin, je venais de partir pour le travail ; ils ont menacé ma femme : «  Ouvrez sinon vous allez le regretter », ils ont fait peur à ma fille.
Et pour quoi ? Est-ce que je suis un criminel, est-ce que je suis un délinquant ? Non, je suis un ouvrier, je travaille tous les jours sur le chantier. Où est-ce que ça va s’arrêter ? Maintenant, si c’est pas au travail, c’est à la maison. Ca arrive tous les jours, ils vont chez les gens qui n’ont rien fait de mal, ils les embarquent devant leurs enfants !

Ca choque, ça traumatise les gens. Ca vous rend fou : au chantier on a la police derrière, à la maison, on à la police qui tape sur la porte… On a même la police sur la route, au péage, aux carrefours, ils ne contrôlent que les véhicules de chantier, c’est pour nous trouver nous les ouvriers sans-papiers.
Grâce à leurs fichiers, ils connaissent l‘adresse maintenant, on est fichés, on est faciles à trouver. Ils viennent tôt le matin et après 18 heures. La police qui s’occupe de ça c’est la PAF, la Police aux frontières, ce n’est pas la police criminelle, c’est une police spéciale contre les étrangers.

Où va-t-on comme ça ? Où va la France ? C’est pas la guerre quand même. On n’est pas des ennemis, on est des gens du pays. J’ai vu un film, il montrait des français qui chassaient les juifs et des français qui cachaient les juifs. Pour moi, on est dans la période : la police qui nous pourchasse, et des gens qui aident à nous protéger. La police m’a chassé de chez moi, je ne peux pas rester, je sais qu’ils vont revenir me chercher. On a un appartement, on paie le loyer, tout, mais avec ma femme et ma fille, on doit dormir ailleurs, on paie pour rien. Je travaille dur, toute la journée, je rentre le soir, impossible de me reposer. Et j’ai ma maison, je paie le loyer, je ne peux pas y aller ! Pour moi, ils m’ont chassé de ma maison, ils ont mis une croix dessus. Ils sont venus une fois, ils ne m’ont pas trouvé, je ne voudrais pas que la 2ème fois ils me trouvent.

C’est la loi qui permet ça, la loi CESEDA. Les policiers font ce qu’on leur dit de faire. C’est la loi qui nous met hors la loi, qui permet la chasse à l’homme contre nous, les contrôles, les arrestations, les expulsions… c’est cette loi CESEDA qui fabrique les sans-papiers, en refusant toute régularisation, en enlevant les papiers à ceux qui les ont déjà.
S’il y avait une loi normale, une loi pour les gens, ça ne se passerait pas comme ça. D’abord, du fait qu’on travaille, on aurait les papiers, on aurait les droits de notre travail. Avec cette loi CESEDA, la France devient vraiment un pays policier. ON NE PEUT PAS CHANGER ÇA SI ON S’ATTAQUE PAS A LA LOI.

A nouveau je demande : Où va la France, un pays de liberté, si les gens ne mènent pas la bataille contre cette loi ? Les sans-papiers sont des gens du pays, ils y travaillent, ils y étudient, ils y vivent. Il faut que le gouvernement arrête de mener la guerre contre nous, qu’il règle notre situation et nous donne les papiers.

ON PEUT LES ARRETER.

• Pour ça, il faut que les gens qui sont en règle, les français, ceux qui ont les papiers, se déclarent amis des sans-papiers, qu’ils nous contactent, qu’ils viennent pour témoigner si les policiers viennent chercher un de leurs voisin sans papiers. Il ne faut pas laisser les sans-papiers seuls face à la police et au gouvernement. Il faut s’engager dans la bataille contre la loi, pour la régularisation, pour les droits pour tous.

• Il faut que les sans-papiers sortent, se montrent, qu’ils ne restent pas seuls, mais au contraire qu’ils expliquent leur situation, qu’ils se fassent des amis. Pour ça, il faut aussi arrêter de rêver, attendre tout des autres, penser que la loi n’est pas pour vous : la loi est contre tous, avec cette loi, même en règle, on peut perdre les papiers ! En cas de contrôles, il ne faut pas ouvrir à la police. Ils n’ont pas le droit de casser la porte. Il faut appeler un ou une amie en règle, un ou une voisine, leur demander de venir pour que la police ne fasse pas ou ne dise pas n’importe quoi.

• Pour tous, il faut s’organiser. Le « Rassemblement des ouvriers sans-papiers, gens d’ici et leurs amis » est là pour ça.

• Dès maintenant, nous proposons à chacun de participer aux initiatives des JOURNEES DE MAI, que nous organisons entre le 19 et le 24 mai (programme sur le site) et en particulier, de s’associer aux arrêts de travail du 22 Mai pour discuter de la situation.

Le Rassemblement des ouvriers sans-papiers, gens d’ici, et leurs amis

Pour nous contacter :

Tous les dimanches de 11h à 12 au marché Saint-sernin ;

Tél. : 06-13-06-94-62 ;

Mail : ouvriersgensdici free.fr

Site : http://ouvriersgensdici.free.fr

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