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Entre nous, se réapproprier la Reynerie.

Article proposé le jeudi 26 mars 2009, par Marcel


  1. Tout d’abord, qui sommes-nous ?
    Nous sommes des habitants du quartier de la Reynerie, ou des gens qui y travaillons, et nous avons décidé de faire savoir publiquement ce que nous pensons et ce que nous voulons sur un certain nombre de points. Ces points nous concernent tous. Nous ne sommes pas résignés par les choses dures qui se passent, mais au contraire nous avons décidé de nous retrouver ensemble pour y faire face. Les propositions que nous faisons à chacun en sont la preuve. Nous ne sommes ni un parti, ni un syndicat, ni une association. Nous ne sommes donc pas des « porte-parole » ou des « représentants ». Nous pensons au contraire que chaque habitant à des choses à dire et peut penser quelque chose sur ce qui arrive. C’est ce que nous voulons faire vivre de manière active sur le quartier.
  2. Nous voulons traiter plusieurs points : la question de l’humiliation qu’une grande partie de la population vit, la question de la police, le grand souci que nous nous faisons pour la jeunesse, et la solidarité que nous voulons développer entre nous. Ces points sont bien sûr séparés mais aussi liés entre eux. Nous faisons ce premier texte pour commencer à y voir plus clair, et ouvrir le débat avec tous ceux qui le veulent.

La question de l’humiliation : ce point revient souvent dans les discussions, elle est vécue de différentes
manières, mais elle est malheureusement bien réelle.
Beaucoup d’habitants en ont assez d’être traités à part, d’être considérés comme ne faisant pas partie
du pays, à égalité avec les autres habitants qui habitent ailleurs. Nous voulons dire que nous sommes
comme tout un chacun ici, en France, et quelque soit nos nationalités, nos origines, nos religions…il n’y a
pas à nous différencier parce qu’on habite le « 31100 ». Par exemple, le traitement des dossiers, des
demandes d’emploi ou autres n’est pas la même, il y a de suite des aprioris et des traitements
défavorables.

Les contrôles de police participent de cette humiliation : il n’est pas rare de voir des camions de CRS
arrêter systématiquement tous les gens qui entrent ou sortent des quartiers du grand Mirail, et de procéder
à des contrôles d’identité. Cela ne fait que développer une humiliation quotidienne, une méfiance publique.
Que pensent ceux qui passent et voient ça, ceux qui n’habitent pas le quartier ? Beaucoup diront : "il n’y a
pas de fumée sans feu, si la police est là c’est que le quartier est dangereux, les gens sont dangereux". Et
qu’en pensons-nous nous mêmes qui habitons ces quartiers ? Chez beaucoup de jeunes, cela crée de la
révolte, de l’incompréhension. C’est vécu comme une provocation d’être contrôlés plusieurs fois par jour ou
par semaine, uniquement parce qu’on habite Reynerie, Bellefontaine…
Ces pratiques doivent cesser : il n’y a pas de mur à dresser entre nous et le reste de la ville, le reste du
pays. Il n’y a pas de séparation des gens à faire : nous sommes de la même ville, du même pays.

Nous voulons développer une solidarité, une entente entre les habitants. Des choses existent déjà mais il
faut amplifier ce qui va dans ce sens. Par exemple, lors de dernières réunions nous avons mis en avant
l’importance que directement entre nous, entre les habitants, se tissent des liens de solidarité.

Un point qui revient souvent, c’est celui de la jeunesse : beaucoup de parents ont insisté pour dire leur
souci de ne pas laisser les jeunes se taper la tête contre les murs, et de ne se voir aucun avenir. C’est à
nous, les adultes, à tisser des liens avec eux afin que les jeunes voient que des adultes ont ce souci pour
eux ; à s’occuper de l’école afin que chaque enfant soit pris en compte (les réformes actuelles visent au
contraire à abandonner des enfants).

Il faut gagner contre l’idée qu’il serait normal que les jeunes des quartiers populaires n’aient aucun avenir.
Cette idée est répandue chez beaucoup de dirigeants politiques, mais aussi chez beaucoup de jeunes eux-mêmes.
Il s’agit de redonner confiance et courage pour affronter cette situation, et déjà faire en sorte qu’il
n’y ait pas 2 jeunesses : celle des quartiers populaires et celle du reste du pays. Ce que devient la
jeunesse, ça concerne tout le pays, la réponse de « la prison dés 12 ans » ne fait qu’aller dans le sens qu’il
n’y aurait aucun avenir envisageable pour une grande partie de la jeunesse de France. C’est inacceptable !
C’est aussi à nous, les adultes, de s’occuper de la vie dans le quartier : comment apaiser les tensions,
comment être présents ?

Nous n’avons pas de réponses sur tout, mais si déjà nous tenons ensemble ces 2 points et si nous les
faisons avancer, on y verra plus clair et on pourra continuer.

Gens de Reynerie solidaires

Nous nous réunissons tous les derniers vendredi de chaque mois à 17h30, dans les locaux de TO7, 4bis ch. Cambert

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