Je viens de vivre deux événements radicalement différents me révélant le monde tel qu’il est, et malheureusement, tel qu’il sera de plus en plus.
Débordement de luxe et de paillettes face à une plus grande pauvreté.
Reynerie. Je marche. Soudain, j’aperçois une très jolie boîte à rayures colorées dans une poubelle.
Non ce n’est pas possible ? Elle doit être abîmée pour se trouver là ? Je m’approche. Délicatement, je la retire de sa gangue.
La boîte est propre, intacte. L’objet est lourd.
Une petite bombe ? J’ouvre. Merveilles ! Une bouteille de Cahors, vin blanc signé Saint André et un bocal de foie gras se révèlent et s’offrent à moi.
Comment expliquer la présence de ces trésors dans une poubelle de la Reynerie ?
Je rentre chez moi en traversant le quartier bourgeois de la cathédrale Saint Etienne.
Je tombe sur un cocktail chez Vuitton rue croix Baragnon. J’entre. Des femmes couvertes de fourrures désirent des sacs signés de la griffe du maître.
Je reste. J’écoute. Je bois du très bon champagne. Je mange des petits fours.
Rien, strictement rien, du vide sur deux très beaux étages .
Voulant en avoir le coeur net, je pose une question au directeur de l’établissement : “et pour 2009 quelle sera la tendance ?” Il me répond aussitôt : “La tendance sera à l’accessoire”
Je sors.
Le soir même, un copain sans le sou débarque chez moi avec le moral dans les chaussettes.
Je le réconforte. Ce soir nous mangeons du foie gras avec un excellent vin blanc.
Il voit. Il croit. Et nous partageons ensemble ce que la providence nous offre.
Alors la morale de cette histoire ?
Dans un monde où nous finissons par devenir de biens pauvres accessoires, il nous reste la dignité de partager.
RSS 2.0