Politique pour tous, responsabilité de chacun

• En premier : Je tiens à un principe qui nous regarde tous : l’égalité des droits entre gens du pays. Beaucoup de ce qui arrive ici et dans le monde, tient à l’abandon par trop de gens de la lutte pour ce principe. Le libéralisme, envahissant et totalitaire, dés lors qu’il guide l’état, l’entraîne à cesser de prendre le droit n’est plus une règle, c’est une variable.
• En deuxième : C’est un constat : l’ouvrier, au sens large du mot, dans son travail, son existence, est nié, comme rarement cela a été depuis les conquêtes sociales du siècle dernier. Ce sont tous ces gens qui ne comptent plus, alors que, en réalité leur travail crée de la richesse. Au carrefour de ces deux réalités, se situe le rassemblement des sans papiers.

• Les sans papiers du rassemblement : Des ouvriers sans droit qui résument leur place en France en une formule : « je suis ici, je suis d’ici, parce que je fais le pays autant que le pays me fait ». Rien à ajouter. C’est l’opposé de l’identité d’étranger permanent à quoi « l’immigré » est sans cesse renvoyé. Au rassemblement, les sans papiers refusent ces dénominations qui ramènent toujours à « l’avant » pour mieux barrer l’avenir : ni clandestins, ni immigrés, mais ouvriers sans droit.

• Le Rassemblement, un lieu original, inédit : Un lieu pour se battre collectivement et dans la durée, pour tous les droits : à se loger, à voir son travail reconnu, à la santé, à la régularisation. Un lieu pour s’aider à ne pas gémir sur son sort, à ne pas chercher les assistances douteuses des partis.
  Certes il y a assistance, en particulier dans la relation à l’état, à la loi, pour les dossiers. Mais tout est fait pour rendre les sans papiers dirigeants de leur bataille, de sortir de la tendance à la délégation politique. La politique c’est chacun au rassemblement qui la fait et chaque sans papier : rien qui ne soit fait sans que les sans papiers eux même le fassent.
  Un lieu pour pouvoir s’adresser à toute la ville car c’est vraiment l’intérêt général qui est en jeu et non la défense d’un intérêt particulier. Changer la donne sur la ville pour rallier avec les sans papiers tout un espace populaire, pour mettre des limites à la persécution, maintenir une vie tranquille dans les quartiers et permettre à tous ceux qui le veulent de se mobiliser pour l’égalité des droits.

Voilà tout ce qui me plaît au rassemblement : tous les outils y sont pour s’opposer à l’instrumentalisation politique si c’était nécessaire, et au repli sur soi. Ce sont des choses à construire en permanence et il n’y a aucune garantie en dehors du travail de chacun pour que cela existe et demeure.