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On travaille pour l’avenir, un jour ou l’autre, le mur tombera

Article proposé le jeudi 14 octobre 2004, par Hadj


On vient en France pour travailler, changer de vie. Moi, par exemple, je ne suis pas venu pour le travail. J’avais construit ma vie en Algérie, mais j’ai été menacé plusieurs fois, et donc, en 2000, je suis venu en France.

En Algérie, j’ai du déménager plusieurs fois à cause des menaces. Quand je me suis marié, ma femme a été menacée. Son père a emmené ses enfants en France. Alors, j’ai demandé un visa visiteur, et je l’ai eu en août. En Algérie, j’avais un bon travail, mais j’ai dû le laisser.
Ca fait 10 mois que je suis à Toulouse. Avant, je travaillais à Paris, dans le bâtiment, le nettoyage, les marchés j’ai fait plusieurs choses. Parfois, le patron ne me prenait pas parce que j’étais sans-papiers.

Je connais beaucoup de sans-papiers comme moi qui se cachent, et cherchent des solutions surtout le mariage. Ils vivent dans la peur, le soir ils rentrent tout de suite, ils ne vont pas au café, des choses comme ça.
Il ne fait pas se cacher. Moi, sans-papiers, j’ai travaillé dans un commissariat à Paris. Bien sûr les policiers ne savaient pas, et moi je faisais comme les autres ouvriers.

Quand je suis venu à Toulouse, j’ai trouvé le Collectif.
Je connais plusieurs familles à L’Orée du Bois surtout, qui font un peu n’importe quoi, comme d’aller tout seuls à la préfecture ou de croire qu’avec un avocat, ils auront les papiers.
Je leur explique que l’avocat ne sert à rien pour avoir les papiers, parce que la loi est contre eux. Pour avoir les papiers, il faut qu’on travaille ensemble, il faut élargir la bataille, ne pas être timide pour avancer.
A Empalot aussi, il y a beaucoup de sans-papiers. Il faudrait qu’on y aille comme dans les autres quartiers, régulièrement. Même une fois par mois, par exemple. Et si on pouvait élargir dans un autre département, ça serait bien aussi

Il faut prendre le temps, on travaille pour l’avenir. Pour la loi des 10 ans, et bien, le fer contre le fer se casse. Un jour ou l’autre, le mur tombera.

Les gens galèrent avec le travail. Pour le logement aussi, si on n’a pas de logement, c’est la galère pour le travail. Les gens ont beaucoup d’excuses pour rester chez eux, Mais si on se donne la main, comme on fait au collectif, on peut trouver des solutions, sinon, tout seul, on ne peut pas.

Il faut continuer les réunions. Les Assemblées Générales qu’on fait au début de chaque mois, c’est important, ça permet de faire le bilan sur où on en est. Les idées, on les trouve en discutant avec les autres, en mettant clairement les points devant tout le monde pour savoir ce que chacun pense.
On ne travaille pas avec les partis. Comme ça, on n’est pas obligé de se taire comme ceux qui sont d’un parti quand leur parti est au pouvoir et ne fait pas ce qu’il a dit ou ce qu’ils veulent.

Moi, je veux travailler et cotiser ma part à l’état, avoir les droits de mon travail. Être assisté, demander une aide, pour moi, ce serait la honte.
On veut le travail tranquille, correct. On n’est pas des violents.

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