T-O-Mirail Reynerie Bellefontaine Bagatelle Pradettes Faourette Lafourguette Mirail-Universite Basso-Cambo tous les quartiers
Accueil > Les Associations > Les associations du quartier > Ouvriers, Gens d’ici > Témoignages > Grâce au Collectif, j’ai pu le faire, j’ai osé, j’ai mis la peur derrière (...)

Grâce au Collectif, j’ai pu le faire, j’ai osé, j’ai mis la peur derrière moi

Article proposé le jeudi 14 octobre 2004, par Marie-Evelyne


Le Rassemblement me permet de sortir de ma peur.
C’est une bonne initiative de sortir, de pouvoir aller de l’avant, se montrer et se battre, et oser foncer pour avoir ce qu’on veut. Moi personnellement, je ne désespère pas. C’est sur que c’est dur, mais à force, à force de persévérer, je crois que j’arriverai à ce que je veux.

La marche, par exemple, la manifestation, si pour certains ça ne veut rien dire, pour moi, ça compte, car ça me permet de sortir de ma peur et je me sens soutenue.
Au départ, franchement, de moi-même, je n’allais pas oser ce que moi, maintenant, je fais.
Ce qu’on fait dans l’association, ça aide : on va demander, même si on n’est pas sûr d’avoir. Il faut toujours taper aux portes, même si on se fait rejeter, il faut persévérer.

La loi des 10 ans est faite pour repousser les sans-papiers. S’il faut attendre 10 ans, on ne va pas rester 10 ans sans rien faire. Il faut travailler.
La bataille pour les droits pour tous, je suis pour. Parce que je ne vois pas pourquoi certains auraient des droits et les autres non. Il faut permettre à tout le monde de travailler, de vivre et d’avoir les droits.

Les manifs, c’est important aussi. Quand on est seul, on a toujours peur de la police, qui peut nous contrôler, nous arrêter, nous expulser. Mais dans les manifs, on montre qu’on n’a pas peur. Même si c’est pas eux qui donnent les droits, même s’ils ne veulent pas nous les donner, dans la manif, on dit à la police et à leurs chefs qu’on est là, on se montre. C’est un plus pour nous. S’ils veulent nous pourchasser, on montre qu’on n’est pas d’accord, qu’on est LA.
On fonce, on fonce, ils vont bien finir par en avoir marre.

La vie n’est pas facile, il faut toujours se battre pour avoir sa place au soleil. La première fois que la préfecture a refusé, j’étais très découragée. Après, je me suis dit : « C’est la première fois, c’est normal qu’ils aient refusé, il faut continuer ». Si le moment n’est pas arrivé pour avoir les papiers, je continue la bataille. Si je peux être là, à la réunion, à la manif, je viens. Si je ne peux pas, ça ne veut pas dire que ça ne m’intéresse pas, je continue autrement.

L’autre jour, dans l’ascenseur, un monsieur me dit : « Pourquoi vous allez encore au Rassemblement ? Moi, ça fait 3 ans, et je n’ai toujours rien. »
Moi j’ai dit : « Mais le Rassemblement, ça fait 7 ans qu’on bagarre. Si le Rassemblement donnait les papiers, tout le monde les aurait ! » Si tu ne te lèves pas pour aller faire, personne ne fera à ta place.
Il ne faut pas attendre, il faut participer. Je pense que c’est quelque part une façon de s’extérioriser, de montrer un peu sa liberté.
Sinon, je me sens emprisonnée. Venir à l’association, écouter ce que chacun a à dire, les conseils qu’on se donne, ça me permet d’avancer.

Moi toute seule, je n’aurais jamais osé aller à la préfecture. Jamais. J’avais peur qu’on m’arrête et qu’on me rapatrie. J’avais besoin de quelqu’un pour avoir confiance. Au Rassemblement, je sais que je ne suis pas seule.
Avant, je n’aurais jamais osé aller à l’école des enfants pour demander au directeur de me signer une attestation pour mon dossier. A la maternelle, toutes les maîtresses me connaissent, la directrice aussi, mais je n’osais pas. Grâce au collectif, j’ai pu le faire, j’ai osé, j’ai mis la peur derrière moi. J’ai décidé d’avancer dans ma vie

Au collectif aussi, chacun est important, lettré, pas lettré. Quelqu’un qui n’est pas lettré n’est pas forcément bête, il peut donner des idées que les autres n’ont pas. Quand on est seul, on ne peut rien faire, même très diplômé.
En étant ensemble, on a la force, on peut casser le mur.

Répondre à cet article

Contact | SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0 | Florence Corpet, webmaster