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Paroles d’habitants après les violences du mois de novembre 2005

Article proposé le jeudi 5 janvier 2006, par Jean-Pierre Nizet


« Y-a-pas que les voitures brûlées, les bus saccagés, les banlieues, c’est aussi et surtout la misère, l’exclusion, l’éducation qui doit être renforcée, adaptée à des enfants en difficulté, le chômage plus fort qu’ailleurs.
Autant de problèmes qui font que lorsqu’on dit qu’on vient du Mirail on est mis à part, catalogués que l’on soit homme ou femme.
Pourtant on fait tous partie de la même société, sur le même sol, c’est donc ensemble qu’il faut trouver les solutions à ces problèmes ! ». Ali

« Ce n’est pas bien qu’ils brûlent les voitures des habitants du Mirail, des écoles, des crèches.
Il n’y a pas assez de policiers, mais il y a beaucoup de violence dans les quartiers (Reynerie, Bellefontaine, Bagatelle…)
J’espère que ça va s’arranger. »
Pascale

« Je suis contre tous ce qui se passe, je suis contre la violence il y a toujours un moyen de s’exprimer.
Il faut apprendre à transmettre ce qu’on veut par le discours. »
Aarab

« J’habite la Reynerie depuis 2000. Avant d’habiter ici, j’étais S.D.F, je suis heureux d’habiter la Reynerie et je n’ai jamais eu l’impression que le fait d’habiter au 15° en H.L.M soit une maltraitance.
J’ai un bon voisinage je ne crois pas que l’architecture soit responsable du mal de vivre, certes le quartier mérite peut être des jardins, des sculptures.
J’imagine une sculpture géante sur la place Abbal (genre Kaldor ou Tinguély).
Ce qui brûle à la Reynerie c’est le bien d’autrui et tout cela est le résultat d’une tolérance qui c’est changé en complaisance. »
Robert

« Si tous les jeunes des quartiers pouvaient se réunir pour manifester dans la capitale.
Cette révolte pourrait devenir une révolution. »
Marc

« Cette colère il fallait qu’elle éclate. Il n’y a aucune perspective d’avenir pour les jeunes. »
Rachida

« J’ouvre tout d’abord mes remarques concernant ces événements malheureux qui n’arrangent pas la situation de nos banlieues à savoir :

  • Crise du logement,
  • Perte de repères,
  • Les jeunes sans emploi,
  • Les élus doivent jouer leur rôle sur le terrain et il manque des associations dans les quartiers dits « populaires ».

Tous et toutes nous devons trouver des solutions à ces événements douloureux, « après la guerre les généraux sont sages. »
Djamel

« La veille du jour où le bus a brûlé, j’avais raccompagné mon fils Hassan à Basso-Cambo avec ma fille Sabah qui est handicapée.
Je ne savais pas que les CRS étaient en train de jeter des bombes lacrymogènes sur les jeunes.
Nous nous sommes trouvés juste à ce moment là en pleine émeute.
Ma fille s’est mise à hurler et suffoquer. J’ai dû l’amener à Purpan car elle s’étouffait.
Les CRS m’ont dit que je n’avais pas à me trouver là. J’ignorais ce qui se passait, nous nous sommes tirés pour une belle peur.
C’est bien dommage que les choses aient tourné ainsi car j’aime bien ce quartier.
C’est dommage ! »
Cathy

« Je suis perdu. Je ne comprends plus le quartier. Il y a des jeunes qui se sont amusés à brûler les voitures (surtout les plus jeunes), d’autres ont revendiqué et ont mis en avant les problèmes du quartier.
Le quartier a tout pour être agréable. Aujourd’hui, après 25 ans de Mirail je pense partir. »
une habitante du quartier

  • Que pensez-vous des événements récents ? déplorable.
  • Qu’avez-vous pensé de la présence des médias ? des vrais crevards du fait divers.
  • Qu’est-ce qui vous a le plus choqué, agacé attristé ? la déshumanisation des gens vivant dans les quartiers, et tout ce que l’on a pu entendre suite aux événements.
  • Selon vous, que faut-il faire pour éviter que de telles violences se reproduisent ? que tout le monde se sente concerner, et sensibiliser, aussi bien les jeunes, que les parents, les voisins, prévenir, responsabiliser par des actions concrètes, donner aux gens le sentiment d’être des citoyens à part entière.
  • Quels sont vos craintes, vos souhaits pour l’avenir ? il faudra énormément de temps et de travail pour retrouver un équilibre à tous les niveaux et surtout un engagement réel de nos « politico-tocards » un homme de 25 ans

Lundi 21 novembre 2005, je voudrais dire tout ce que je pense au sujet de cette violence qui se passe en France actuellement et pourquoi les étrangers de toutes races se sentent tellement rejeter alors que dans le pays je vois plein d’associations qui sont prêtes à les aider. Maintenant c’est vrai que je connais des gens qui font du bénévolat et qui reçoivent très mal tout ce qui est étranger et que, si une bonne Française comme moi, se présente, alors on est reçu à bras ouverts : pourquoi une telle discrimination.
Mais au sujet de l’emploi, c’est la même chose : moi je me rappelle comment, Français des années 60, on a été contents de recevoir toute cette manœuvre à bon marché car ils faisaient le travail que les Français ne voulaient plus faire et maintenant on voudrait les renvoyer chez eux car on trouve qu’ils nous dérangent trop.
Je ne veux pas les soutenir dans ce qu’ils font mais quelque part c’est un peu juste. Le problème c’est que cela va rien arranger, enfin à mon point de vue… maintenant je peux me tromper.
Ce que je souhaite, c’est que chacun puisse trouver sa place dans ce pays, car il y a à manger pour tout le monde en France. Je sais que je risque de rencontrer certaines personnes qui ne seront pas d’accord avec moi, mais j’ai l’habitude d’être toujours à contre courant par rapport à d’autres gens.

  • Que pensez-vous des événements récents ? çà n’a servit à rien, çà n’a servi que les politiques et surtout le F.N. et l’U.M.P..
  • Qu’avez-vous pensé de la présence des médias ? nul. Ils font que pousser les choses à l’extrême.
  • Qu’est-ce qui vous a le plus choqué, agacé attristé ? les jeunes demandent des locaux, maison de quartier, mais ils ont brûlé les écoles maternelles donc pour moi ils n’ont pas de besoin.
  • Selon vous, que faut-il faire pour éviter que de telles violences se reproduisent ? redonner le pouvoir aux parents pour l’éducation.
  • Quels sont vos craintes, vos souhaits pour l’avenir ? ???
    un homme de 35 ans

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