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La rentrée du réseau éducation sans frontières

Article proposé le mardi 5 septembre 2006, par Emmanuelle Deleplace


RESF fait sa rentrée

En veille active tout l’été, le Réseau Éducation sans frontières (RESF) a repris le chemin de l’école pour accompagner et soutenir les parents d’enfants sans papiers scolarisés en France.

La veille active c’est quoi ? C’est ce qui a permis à Eminé, vendredi dernier, d’éviter avec toute sa famille une reconduite à la frontière en catimini. Cette jeune azeri de 21 ans, inscrite en terminale BEP au lycée Bellevue à Toulouse est arrêtée avec sa famille dans un appartement du Cada (centre d’accueil des demandeurs d’asile) et transférée en centre de rétention. Dans la voiture de police, elle envoie un SMS à l’une de ses profs, membre de RESF. Le réseau se met immédiatement en mouvement, mobilise les élus et parvient à faire libérer la famille. Toujours sans papiers, Eminé a pu retrouver le chemin du lycée.

La veille a relativement bien fonctionné cet été. « Il n’y a qu’une seule famille dont nous avons appris l’expulsion à posteriori en août » précise Jean-François Mignard porte parole à Toulouse du réseau. "Aucune famille que nous suivons n’est actuellement au centre de rétention de l’agglomération mais comme c’est un des rares centre en France à pouvoir recevoir des familles, il héberge une famille de Saone et Loire soutenue par ESF et dont la femme a déjà fait deux tentatives de suicide sur place, précise Yamina Vierge, de la Cimade.

Veille active, campagne de parrainages en juillet qui reprendra bientôt et mise au vert d’enfants sans papiers grâce à des séjours offerts par des associations du réseau jeunesse au plein air, voilà pour l’activité d’ESF cet été. Et la rentrée s’annonce chargée malgré les promesses de diligence du ministre de l’intérieur et la nomination d’un médiateur.

Sur les 600 dossiers de régularisation déposés à la préfecture avant le 18 août (date limite pour bénéficier de la régularisation dans le cadre de la circulaire « Sarkozy » pour les familles d’enfants scolarisés), 160 sont particulièrement suivis par le réseau.

Alors que les enfants sont retournés à l’école, la plupart de ces dossiers n’a pas encore reçu de réponse. 25 d’entre eux ont reçu une réponse positive, 45 une réponse négative assortie d’un arrêté de reconduite à la frontière. 4 de ces arrêtés ont d’ores et déjà été invalidés par le tribunal administratif et RESF poursuit la bataille juridique.

« Cette circulaire nous ne l’avions pas demandée, nous voulions la régularisation de toutes les familles d’enfants scolarisés en France, rappelle Jean-François Mignard. De plus, cette circulaire est interprétée de façon différente d’un département à l’autre. »

Le réseau se dit un peu agacé par « le mutisme et les cafouillages » de la préfecture de Haute-Garonne. « Nous avons été reçus par le nouveau préfet il y a une dizaine de jours. Il s’est dit prêt à réexaminer les dossiers mais, dans la mesure où une famille a été expulsée cet été et où deux autres - celle d’Eminé et une famille qui se cache actuellement- l’auraient été sans notre intervention, nous sommes un peu réticents à la coopération », commente Yamina Vierge.

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