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A propos des « indigènes »

Article proposé le jeudi 9 novembre 2006, par Mohand Houali


Si le film a le mérite de susciter une prise de conscience par rapport à l’injustice qu’ont subi les « indigènes », il présente cependant une vision de l’histoire qui m’a mis mal à l’aise.

Lorsqu’on voit le début du film, nous sommes très loin de ce que les Algériens ont réellement vécu.
Le film commence sur la déclaration de guerre et par l’enthousiasme des Algériens à l’idée d’aller défendre la mère patrie. Enthousiasme paradoxal lorsqu’il s’agit de défendre une patrie qui nous colonisait et nous exploitait. D’autre part, les paysans n’avaient vraiment pas le choix, pour eux il fallait fuir avant tout la misère et le typhus qui rappelons le a emporté des milliers de personnes.

L’armée française représentait pour grand nombre de ces paysans une forme de sécurité alimentaire et leur permettait grâce à la solde, même si elle était inférieure à celle des soldats français, de nourrir leurs familles. En Algérie il n’était pas rare d’entendre à cette époque : « Mieux vaut tenter de survivre à la guerre que de mourir du typhus ». De même les engagés chantaient « âalach âalach gadjina âala soupa wa lagamila » (Pourquoi on s’est engagé ? Pour la soupe et la gamelle !)

Malheureusement, tous ces aspects le film les occulte.
Comme il occulte le fait que la plupart des « indigènes » étaient mobilisés de force à l’exception des engagés dont je viens de parler.

Je ne nie pas que des militants anti-fascistes ont pris les armes pour défendre la liberté, comme ils l’avaient fait d’ailleurs en s’engageant dans les brigades internationales aux côtés des républicains espagnols, mais il faut se souvenir que la majorité des « indigènes » étaient enrôlés de force. Mon oncle n’a pas eu le choix, il est mort sur le champ de bataille à Charleroi en Belgique.

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