Après avoir habité la banlieue ouest toulousaine durant une quinzaine d’années, dans un village très européen avec les « airbusiens », nous avons fait le choix de vivre en appartement à Toulouse pour notre future vie de retraités. Au début nous n’osions pas dire que nous habitions le Mirail.
Nos amis nous disaient : « Vous êtes dans un quartier où les voitures brûlent, et ça craint ! ». Nous les avons invités à venir voir sur place, et là ils ont été surpris. Ils ignoraient que nous vivions en bordure de l’un des plus beaux parcs de Toulouse, celui de la Reynerie et de son château.. Sur les bords du lac, au début de l’été il y avait, quand nous sommes arrivés, une super fête, le festival Racines, avec des groupes de musique multiculturels. On avait l’impression d’être en vacances !
Ici les appartements sont très spacieux et confortables, avec des balcons comme on n’en construit plus de nos jours. La proximité du métro Reynerie et de l’université est un atout important. Lorsqu’il fait beau il est agréable d’aller déjeuner sous les grands arbres, dans les petits restos du centre commercial tout près de l’université, de rencontrer les étudiants et même d’assister à des conférences à la fac. Pour nous déplacer dans Toulouse, nous utilisons les transports en commun. Nous n’avons plus besoin de deux voitures.
Désormais nous n’avons plus honte d’habiter le Mirail. A y regarder de près, les voitures brûlent également en centre ville. Mais surtout la véritable richesse du quartier, ce sont ses habitants d’origines si différentes. Ce métissage de cultures est une formidable ouverture au monde, à la condition de ne pas avoir peur des différences.
Dans la rue on se dit bonjour, on se parle, il y a une vie de quartier, des commerces, et services de proximité. Les parcs de jeux pour les enfants sont nombreux. Le marché du jeudi est un plaisir. Ce serait une véritable catastrophe, s’il venait à disparaître. Nous avons trouvé une vie associative très riche.
Avec l’association « la Gargouille », nous avons découvert les rues, les coursives, les espaces verts et toute l’histoire du Mirail depuis trois décennies. Chez TO7, nous avons trouvé un lieu de parole et d’écoute où se tissent des liens de solidarité avec toujours ce même respect de l’autre. Les sujets abordés aux repas-débats du jeudi sont variés dans le domaine social, politique ou artistique, et créent du lien social.
Une fois retraités nous prendrons une part plus active à la vie associative, afin de devenir des acteurs et de participer à plus d’entraide et de solidarité. Nous resterons les témoins d’une réalité plus positive que les clichés et les a priori qu’en donnent les médias, car le Mirail est un vrai quartier où il fait bon vivre.