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Ray Mundo, découpeur d’histoires

extrait du magazine le Sept 119, mai 2007

Article proposé le lundi 7 mai 2007, par Emmanuelle Deleplace


C’est un magicien de l’ombre chinoise, un montreur d’images qui se balade avec une drôle de machine, comme une soucoupe volante montée sur trépied, pour raconter des histoires aux enfants, à commencer par ses petits voisins de la barre Erik Satie à la Reynerie, qu’il invite régulièrement à des goûters improvisés. Il se fait appeler Ray Mundo.

« Mon vrai prénom c’est Raymond, je ne suis pas allé chercher très loin mon nom d’artiste » dit-il comme pour s’excuser d’être tombé dedans presque par hasard. Il y a 20 ans, Raymond était infographiste, travaillait dans le monde de la pub. Au chômage, il est passé du dessin sur ordinateur aux personnages de papier découpé, en se formant aux pratiques artistiques dans les lieux alternatifs, (squat de Myris, jardin de demain…) qui florissaient à Toulouse à cette époque.

Raymond Simon, 50 ans, habite depuis 1995 dans le quartier de la Reynerie et se balade depuis 1998 dans le monde entier, - du Canada au Brésil, en passant par la Pologne et l’Italie - avec sa « machine » à ombres chinoises, un petit théâtre de 5 places assises où il raconte de profil des histoires vraies ou inventées de Kipling à St Exupéry.

Pour rien au monde, Raymond ne quitterait son appartement. « Quand j’avais pas une thune, j’ai vécu deux ans en caravane, alors mon appart’ maintenant j’y tiens. Le Mirail, c’est le jardin de Toulouse avec ses espaces verts, son lac. Et de mon 13ème étage, je ne vois que du bleu, c’est formidable Je serais même prêt à l’acheter cet appart’ mais la société HLM n’a jamais répondu à mes propositions. »

Même si depuis son appartement Raymond voit surtout le ciel, quand il redescend sur terre, il constate la lente dégradation du quartier : « la pisse dans les escaliers, les vitres brisées, c’est récent. Quand je suis arrivé, il y avait un vrai brassage de population qui est en train de disparaître. Et le GPV ne fait qu’accentuer le phénomène. Près de chez moi, la barre qui a été détruite logeait beaucoup d’étudiants. Ces étudiants ont purement et simplement quitté le quartier. »

« Le GPV a fait quelques aménagements, pas toujours inintéressants au niveau du sol, mais au niveau de la vie culturelle, c’est le désert. On a la densité de population d’une petite ville dans le quartier mais pas les moyens associés. On a créé des locaux pour les artistes mais ceux qui les occupent n’investissent pas le quartier, c’est dommage. » En attendant, Ray Mundo continue à remuer des ombres certains mercredis dans la barre Satie.

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