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Les expropriations du GPV sont elles un bon coup financier ?

extrait du magazine le Sept 119, mai 2007

Article proposé le lundi 7 mai 2007, par Emmanuelle Deleplace


Démarré en 2002, le Grand Projet de Ville (GPV) doit redessiner les quartiers « sensibles » en démolissant plus de 2 000 logements qui seront reconstruits ailleurs. Si la grande majorité de ces appartements sont des HLM, à Bellefontaine 243 logements appartiennent à des propriétaires privés. Et les conditions de rachat sont loin d’être favorables.

« Pourquoi nous propose-t-on d’acheter nos appartements à 418 € le m2 alors que la mairie rachète des logements dans le quartier à 1 348 € le m2 ? » s’indigne Charles Commenge, président de l’association de Résidence le Concorde-Maurois. Cette association créée en septembre 2005 entend défendre les propriétaires, occupants ou bailleurs, face à ce qu’elle considère comme une véritable spoliation.

Ce sont les domaines qui ont évalué les appartements à 418 € le m2 en 2002 et la déclaration d’utilité publique remise au préfet fin mars 2007 a confirmé le prix. Entre 2002 et 2007, la Société d’économie mixte de renouvellement urbain (SEMRU) créée par la mairie a racheté 140 appartements. Chaque vente a fait l’objet d’une négociation privée entre la SEMRU et le propriétaire.

« Mais ceux qui ont vendu n’ont guère obtenu plus que la proposition de base, estime Charles Commenge. Il y a eu des pressions. Beaucoup de propriétaires étaient âgés et fatigués de vivre ou d’être propriétaires dans un quartier dégradé. Le problème c’est qu’avec le prix d’un T4, ils ont pu se racheter un garage ou au mieux un studio. »

C’est pour cette raison que l’association des copropriétaires de Bellefontaine - Toulouse (qui n’a pas souhaité répondre à nos questions) a obtenu en 2005 la possibilité pour les propriétaires occupants de procéder à un échange d’appartement. Echange pour lequel la mairie rachète des appartements à 1 348 € le m2. A ce jour une dizaine de propriétaires ont ainsi été relogés.

« On n’a pas proposé cet échange aux bailleurs commente Monsieur Commenge. On a insinué que les immeubles étaient détenus par des marchands de sommeil, pour ne pas nous indemniser correctement mais nous avons les photos de nos appartements, nous pouvons prouver qu’ils ne sont pas délabrés. »

La mairie va désormais avoir le droit d’exproprier. Et les propriétaires soutenus par l’association de Résidence le Concorde-Maurois intenteront un recours en justice contre le prix d’achat proposé. Ils ont toutes les chances de gagner car les prix de vente dans le quartier se situent entre 1 000 € et 2 000 € le m2. En attendant, les derniers habitants des résidences concernées continuent à vivre, difficilement, - et pour combien de temps encore ? - dans un immeuble voué à la démolition.

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