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COUP DE GUEULE

Article proposé le jeudi 24 avril 2014


Qui culpabilise de rentrer chez soi, au chaud, le soir ?

Tous les jours à TO7, depuis quelques semaines, nous recevons une à deux personnes sans logement.
Tous les jours, à 14h30, nous appelons le 115 pour trouver une solution d’urgence pour la nuit.
Tous les jours, on nous répond, on leur répond qu’il n’y a plus de place et qu’il faut rappeler à 19h.
Tous les jours ces hommes repartent, sac sur le dos plein de toute leur vie.
Où ? Nulle part
Nous nous retrouvons face à ces personnes complètement démunis, sans aucune marge de manœuvre pour répondre à leur demande. Et elles, le visage marqué, blasées par ces refus, par leurs difficultés, dépassées.
Pour ceux qui pensent de manière « décomplexée » : ce ne sont pas que des
personnes immigrées qui dorment dehors, immigrées ou pas, ce sont aussi des travailleurs, des bénéficiaires des minimas sociaux, des personnes à mobilité réduite (il y a très peu de foyers en capacité de les accueillir), des personnes seules et isolées, ce sont des personnes abîmées par la vie…

Nous sommes forcés de passer par le 115 car c’est une plateforme qui centralise les
places libres de tous les foyers de Toulouse.
Rendez-vous compte de ce que ceci représente par jour : 180 demandes d’hébergement d’urgence parviennent au 115 pour seulement 10 places disponibles. C’est scandaleux !
En octobre dernier, les salariés du 115 ont exercé leur droit de retrait pour dénoncer ce manque flagrant de moyens et ce ras le bol de répondre « NON rappeler demain ».

Et puis le CREA et les autres réseaux qui essaient de se mettre en place, et qu’on
expulse, et qu’on déplace.

Et les haltes de nuit qui ne trouvent pas facilement de locaux.

L’accès à un logement pour tous n’est pas vraiment une réalité. Les logements d’habitation à loyer modéré (HLM) sont devenus quasi inaccessibles. Les propositions viennent souvent trois ans après la première demande et les loyers ne sont pas si modérés selon les quartiers toulousains
Et les bailleurs privés… je vous laisse choisir entre les vendeurs de sommeil et les agences hyper restrictives…

Dans tous les cas, aujourd’hui, plus de 100 personnes dorment dans les rues toulousaines et je rentre chez moi et je culpabilise.
Certes un coup de gueule ce n’est pas constructif et je me dis juste que, peut être, ceux qui ont les moyens de faire changer les choses l’entendront.

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